Allo y’a quelqu’un ? Obtenons des remplaçants pour nos enfants
« Je veux qu’à la rentrée prochaine, on puisse remplacer, du jour au lendemain, les professeurs dans les classes des élèves, a déclaré Emmanuel Macron, le 22 mars 2023, lors d’une interview sur TF1 et France 2. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans beaucoup de collèges et de lycées. C’est une priorité. »
Le 20 juillet 2023, lors de la passation des pouvoirs avec Pap Ndiaye, Gabriel Attal, nouveau ministre de l’Éducation nationale, a réaffirmé cette promesse de « garantir que chaque élève aura chaque jour de l’année un professeur face à lui ».
Le 12 janvier 2024, moins de vingt-quatre heures après avoir été nommée ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castera suscite un tollé en expliquant avoir inscrit ses enfants à l’école privée, face à « des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées » à l’école publique. « À un moment, on en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles qui, à un moment, ont fait un choix d’aller chercher une solution différente ».
Depuis presque un an, sur l’épineux problème des absences d’enseignants non remplacées, les promesses du gouvernement se sont multipliées. Or, sur le terrain, la solution miracle n’a pas été trouvée pour pallier la perte d’environ 15 millions d’heures d’enseignement par année scolaire. Le bilan du premier trimestre de l’année scolaire 2023-2024 est dramatique, surtout dans le second degré. Très peu d’enseignants ont accepté de signer le pacte, une solution de bricolage qui ne convainc par ailleurs personne.
En complément de sa campagne Ouyapacours, la FCPE a décidé de montrer que derrière les chiffres – qui sont les seuls indicateurs de nos gouvernants – il y a des élèves et des parents qui vivent des situations inacceptables.
Une ligne dédiée a été ouverte, le 07 67 12 29 85, pour récolter les messages vocaux de tous les parents d’élèves qui souhaitent dire leur colère, leur exaspération, raconter leur galère pour faire garder leurs enfants, donner le chiffre des nombres d’heures perdues, laisser des messages drôles, imaginer une chanson, interpeller la ministre de manière impertinente… Quatre à six témoignages audio de parents seront sélectionnés et régulièrement diffusés sur nos réseaux sociaux.
Forte de ces témoignages, la FCPE interpellera le ministère et portera 3 revendications principales.
• La remise en place de brigades d’enseignants titulaires dédiés au remplacement, car ces postes ont été supprimés ces quinze dernières années. Les personnels recrutés doivent être des professeurs formés et qualifiés.
• L’ouverture d’une négociation paritaire pour réduire le nombre de jours de carence à partir desquels un enseignant doit être remplacé dans le second degré.
• L’abandon des « séquences numériques » encadrées par les assistants d’éducation pour pallier les absences de moins de quinze jours des enseignants.